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cure, du poëte au Lexicon Sophocleum d’Ellendt ; Kœnigsberg, 1835, 2 vol. in-8o.

Léo Joubert.

Vita et genus Sophoclis, dans les Biographi græci de Westermann, p. 126. — Suidas, au mot Σοφοκλῆς — Lessing, Leben des Sophocles ; Berlin, 1790, in-8o. — Engelmann, Bibl. script. classicorum, 1847, in-8o, p. 234-39. — Schoell. Sophokles, sein Leben und Wirken nach den Quellen dargestellt ; Francfort, 1842, in-8o. — Bergk, De Vita Sophoclis, en tête de son édition ; Leipzig, 1858. — Welcker. Die griechischen Tragœdien ; Bonn, 1839-41, 3 vol.in-8o. — Patin, Études sur les tragiques grecs, t. II (deuxième édition). — Ot. Muller, History of the literature of ancient Greece. — Bernhardy, Grundriss der griech. Litteratur. — Kayser, Historia critica trag. græc. — Bœckh, Tragici græci principes.

SOPHONIE ou SOPHONIAS, le neuvième des petits prophètes juifs, commença à prophétiser vers 624 avant J.-C., sous Josias, roi de Juda. Ses prophéties sont en hébreu, et contiennent trois chapitres ; il y exhorte les Juifs à la pénitence et prédit de plus la ruine de Ninive ; elles sont écrites d’un style véhément, et ont une grande conformité de style avec celles de Jérémie, dont il paraît n’être que l’abréviateur. Tous deux étaient contemporains et ont prédit les mêmes choses.

Saint Jérôme, Comm. in XII Prophetas minores. — Dom Calmet, Dict. de la Bible.

SOPHONISBE, fille d’Asdrubal, devint, en 206 av. J.-C., la femme de Syphax, chef de la tribu numide des Massésyliens et allié de Carthage. Étant tombée au pouvoir de Masinissa, à qui elle avait d’abord été destinée, lors de la prise de Cyrta (203), sa beauté frappa vivement le roi des Numides, et, loin de songer à la livrer aux Romains, il résolut de l’épouser. Mais elle avait déjà détourné Syphax de l’alliance des Romains, et Scipion craignit qu’elle n’ébranlât aussi la fidélité de Masinissa ; il lui ordonna donc de renoncer à ce mariage, et réclama la princesse. Ne pouvant résister aux instances de l’illustre Romain, Masinissa en donna avis à Sophonisbe par un message secret. Alors la jeune femme héroïque, qui craignait par-dessus tout l’humiliation d’être traînée à Rome, demanda à son nouvel époux, pour son présent nuptial, une coupe empoisonnée. Le roi eut la lâcheté de la lui envoyer, et elle la vida courageusement.

L’histoire de Sophonisbe a souvent été traitée pour le théâtre. Sans parler de Trissino et d’autres vieux poëtes, Corneille en fit le sujet d’une de ses tragédies, puis après lui Lagrange-Chancel et Voltaire.

Tite Live, XXIX, 23 ; XXX, 3, 7, 12 à 15. — Polybe, XIV, l, 7. — Appien, Pun., 10, 27, 28.

SOPHRON (Σώφρων), poëte grec, né à Syracuse, vivait dans la seconde moitié du cinquième siècle avant J.-C. Contemporain de Sophocle, d’Euripide, d’Aristophane ; plus jeune que le principal poëte de la comédie dorienne, Épicharme, il se distingua par l’invention ou le perfectionnement d’un genre dramatique nouveau, le mime (μῖμος). Comme aucune œuvre de ce genre ne nous est parvenue, il est impossible de dire avec précision en quoi il consistait. Il se peut que dans l’origine le mime fût un drame muet, l’auteur ne fournissant qu’un canevas ou livret que l’acteur interprétait par ses gestes ; mais du temps de Sophron, et peut-être grâce à lui, la partie écrite se développa, et devint un petit drame, distingué seulement de la comédie par la simplicité de son sujet, le petit nombre des personnages, la familiarité du style. On peut le regarder comme un perfectionnement de ces tableaux scéniques destinés à peindre les mœurs communes et rustiques, qui étaient très-goûtés des populations doriennes et qui restèrent en honneur, même après que la comédie dorienne eut pris avec Épicharme tout son développement. Sophron donna à ces tableaux une forme plus littéraire ; il y introduisit des pensées graves, morales, philosophiques, qui excitaient l’admiration de Platon ; il choisit quelquefois des sujets pathétiques et qui touchaient à la tragédie. Les anciens distinguaient deux sortes de mimes, les sérieux (σπονδαῖοι) et les mimes amusants ou pour rire (γελοῖοι) ; ceux de Sophron étaient surtout du premier genre. On croit que plusieurs des tableaux ou Idylles de Théocrite provenaient des mimes de Sophron, et l’on sait que deux des plus beaux au moins en étaient directement imités. Dans ces deux tableaux Théocrite n’a fait que resserrer et revêtir d’une forme poétique deux mimes de Sophron écrits dans une forme plus libre, qui retenait à peine quelque chose de la versification. C’est une question de savoir si Sophron écrivit en prose ou en vers. Les fragments qui nous restent de lui ne peuvent se ramener à aucune combinaison rhythmique connue, mais on peut y discerner le retour fréquent de certaines mesures, et un certain arrangement de mètres qui les distinguent de la simple prose. La diction de Sophron est le vieux dorien, mêlé d’idiotismes siciliens et de locutions populaires et rustiques, comme il convenait à un auteur qui mettait en scène des pêcheurs et des bouviers. Quelque chose de ce mélange, mais atténué et adouci par le goût délicat d’un lettré alexandrin, se retrouve dans les idylles de Théocrite. Les fragments de Sophron, recueillis surtout dans des grammairiens qui les avaient cités à cause de particularités de langage, ne peuvent nous donner aucune idée de son talent, qui au jugement des anciens était digne d’Épicharme pour le sérieux de ses sentences morales, et qui par la gaieté rappelait la comédie athénienne. Les fragments de Sophron ont été recueillis par Blomfield dans le Classical journal de 1811, 380-390, et dans le Museum criticum, t. II, Cambridge, 1826. Ahrens les a donnés dans son traité De dialecto dorica, p. 464.

L. J.

Fabricius, Bibliot. græca. — Grysar, De comædia Doriensium ; de Sophrone mimographo ; Cologne, 1838. — Hermann, Ad Aristot. Poet., I, 8. — Bernhardy, Grundriss d. griech. Lit., t. II

SOPRANI (Raffaello), biographe italien, né en 1612, à Gênes, où il est mort, le 2 janvier