Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/186

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comme autant de fabriques élevées à dessein au milieu de cette forêt artificielle.

Tous les travaux furent dirigés par le comte lui-même initié aux connaissances nécessaires et qui se consacra exclusivement, et de corps et d’âme, à sa vaste entreprise, si bien qu’une année entière s’écoula sans qu’il eût songé une seule fois à paraître dans la capitale, suivant le conseil de son vieil oncle, pour y éblouir par un train splendide les nobles demoiselles à marier, afin que la plus belle, la plus sage et la plus aimable lui échût en partage pour épouse.

Il se trouvait précisément un matin assis devant sa table de travail , occupé d’esquisser le dessin d’un nouveau corps de bâtiment, lorsqu’une vieille baronne, parente éloignée de son père, se fit annoncer. Hypolite se souvint aussitôt, en entendant prononcer le nom de la baronne, que son père ne parlait jamais de cette vieille femme qu’avec la plus profonde indignation, même avec horreur, et qu’il avait recommandé à plusieurs personnes qui voulaient se lier avec elle de se tenir sur leurs gardes, sans jamais s’être expliqué du reste sur les dangers de cette liaison, répondant à ceux qui insistaient à ce sujet : qu’il y avait certaines choses sur lesquelles il valait mieux se taire que trop parler. Mais il était notoire que mille bruits fâcheux circulaient dans la capitale sur une affaire criminelle de la nature la plus étrange où la baronne avait été impliquée, et qui avait amené sa séparation d’avec son mari, et sa