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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/386

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désiraient être ainsi seuls dans les mêmes contrées étrangères, vêtus de ces costumes extraordinaires, et pouvoir jouer avec les belles fleurs et les belles plantes. — Quel fut l’étonnement de la mère d’Augusta, lorsqu’une nuit celle-ci se mit à parler en entrant tout à fait dans les idées de Théobald ; elle aussi était redevenue la jeune fille de sept ans, et ils continuaient alors tous deux, d’un commun accord, leurs jeux imaginaires.

» Bien plus, Augusta rappela d’elle-même les circonstances les plus caractéristiques de leurs années d’enfance. — Elle était naturellement très violente, et se révoltait souvent avec emportement contre sa sœur ainée, qui, du reste,vraiment méchante par caractère, se plaisait à la tourmenter gratuitement, ce qui occasionait entre elles mainte scène tragi-comique.

» Ainsi une fois, les trois enfants étaient assis ensemble, durant une soirée d’hiver, et la sœur ainée, de plus mauvaise humeur que jamais, taquinait la petite Augusta avec tant d’obstination que celle-ci pleurait de colère et de chagrin. Théobald s’occupait, suivant son habitude, à dessiner toutes sortes de figures, qu’il savait ensuite expliquer assez sensément. Afin d’y mieux voir, il voulut moucher la chandelle, mais par mégarde il l’éteignit. Alors Augusta de profiter de la circonstance, et d’appliquer à sa sœur ainée, en revanche de ses injustes caprices, un solide soufflet. L’enfant court aussitôt, en pleurant et en criant, auprès de son père, l’oncle de Théobald, et dénonce celui-ci comme l’ayant frappée