Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/82

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de soixante-treize ans qui ne s’est jamais mise à mal qu’avec les méchants et les ennemis de la paix publique, dans des romans de pure invention, qui compose des vers médiocres à l’abri de l’envie de personne, qui ne laissera rien après elle que la défroque de la vieille demoiselle ayant paru quelquefois à la cour, et deux douzaines de livres bien reliés, dorés sur tranche ?…

» Va ! bonne Martinière, tu peux me faire une description aussi épouvantable qu’il le plaira de l’apparition de cet étranger : je ne peux cependant pas croire qu’il eût aucune mauvaise intention ; — donc !… »

La Martinière recula de trois pas, et Baptiste tomba presque à genoux avec une sourde exclamation, au moment où la demoiselle, ayant appuyé le doigt sur un bouton saillant en acier, le couvercle de la boite s’ouvrit soudain avec grand bruit.

Quel fut l’étonnement de mademoiselle de Scudéry, en voyant briller dans la cassette une paire de bracelets en or enrichis de pierreries, et un collier pareil ; elle souleva cette parure, et pendant qu’elle vantait le merveilleux travail du collier, La Martinière examinait avec de grands yeux les magnifiques bracelets, et s’écriait à plusieurs reprises, que la fière Montespan elle-même ne possédait pas certainement une parure semblable.

« Mais qu’est-ce que cela ? dit la demoiselle, que signifie ?… — » En ce moment elle venait d’apercevoir au fond de la cassette un papier plié ; elle le prit, espérant naturellement trouver l’éclaircissement