ſeroit pas communément un ſcélérat à craindre.
Les livres ne ſont faits que pour la partie d’une nation, que ſes circonſtances, ſon éducation, ſes ſentimens, mettent au-deſſus du crime. Cette portion éclairée de la ſociété, qui gouverne l’autre, lit & juge les ouvrages ; s’ils contiennent des maximes fauſſes, ou nuiſibles, ils ſont bientôt, ou condamnés à l’oubli, ou dévoués à l’exécration publique : s’ils contiennent des vérités, ils n’ont aucun danger à courir. Ce ſont des fanatiques, des prêtres & des ignorans, qui font les revolutions ; les perſonnes éclairées, déſintéreſſées & ſenſées, ſont toujours amies du repos.
Vous n’êtes point, Monſieur, du nombre de ces penſeurs puſillanimes, qui croyent que la vérité ſoit capable de nuire : elle ne nuit qu’à ceux qui trompent les hommes, & elle ſera toujours utile au reſte du genre hu-