Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/192

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vent injustes & destructeurs, émanés de sa bouche, doit être nécessairement un méchant. Si l’on nous dit, que ces ordres ne sont pas toujours injustes, et que souvent les livres sacrés respirent la bonté, l’union, l’équité, je dirai, que le chrétien doit avoir une morale inconstante ; qu’il sera tantôt bon, tantôt méchant, suivant son intérêt et ses dispositions particulieres. D’où l’on voit que le chrétien, conséquent à ses idées religieuses, ne peut avoir de vraie morale, ou doit sans cesse flotter entre le crime et la vertu.

D’un autre côté, n’y a-t-il pas du danger de lier la morale avec la religion ? Au lieu d’étayer la morale, n’est-ce pas lui donner un appui foible et ruineux, que de vouloir la fonder sur la religion ? En effet, la religion ne soutient point l’examen, et tout homme qui aura découvert la foiblesse, ou la fausseté des preuves sur lesquelles est établie la religion, sur laquelle on