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xiv
PREFACE.

perſonne, ſinon d’un petit nombre d’hommes, que leur tempérament a rendus modérés & contens de leur ſort. Tous ceux qui voudront courir à la fortune, ou rendre leur ſort plus doux, ſe laiſſeront entraîner par le torrent général, qui les forcera de franchir les obſtacles que la conſcience leur oppoſe.

Ce n’eſt donc point le Prêtre, c’eſt le Souverain, qui peut établir les mœurs dans un État. Il doit prêcher par ſon exemple ; il doit effrayer le crime par des châtimens ; il doit inviter à la vertu par des récompenſes ; il doit ſur-tout veiller à l’éducation publique, afin que l’on ne ſeme dans les cœurs de ſes ſujets, que des paſſions utiles à la ſociété.

Parmi nous, l’éducation n’occupe preſque point la politique ; celle-ci montre l’indifférence la plus profonde ſur l’objet le plus eſſentiel au bonheur des états. Chez preſque tous les peu-