Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/228

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sens, il veut toujours les outrer ; il ne conserve jamais ce juste milieu, qui est le point de la perfection. La volupté, la dissolution, l’adultère, en un mot, les plaisirs illicites et honteux sont évidemment des choses auxquelles tout homme, jaloux de se conserver, et de mériter l’estime de ses concitoyens, doit résister. Les payens ont senti et enseigné cette vérité, malgré le débordement de mœurs que le christianisme leur reproche[1]. La religion Chrétien-

  1. Aristote & Epictète ont recommandé la pureté dans les discours. Ménandre dit, que l’homme de bien ne peut consentir à corrompre des vierges, ni à commettre l’adultère. Tibule dit, casta placent superis. Marc Antonin rend graces aux Dieux d’avoir conservé sa chasteté dans sa jeunesse. Les Romains avoient des loix contre l’adultère. Le Pere Tachard dit, que les Siamois ont une morale, qui leur défend non seulement les actions deshonnêtes, mais encore les pensées & les defirs impurs ; d’où l’on voit que la chasteté & la pureté des mœurs furent estimées, même avant le christianisme,