Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/237

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proscrivant les mariages entre parens, ne semble-t-elle pas avoir défendu,

    à-peu l’Eglise a pourtant usurpé ce droit sur les Princes, & les Papes se sont tellement rendus les maîtres du lien conjugal, qu’il fut un tems qu’il étoit presque impossible de savoir si l’on étoit bien ou mal marié ; l’Eglise défendoit les mariages jusqu’où la parenté ne pouvoit plus se connoître. L’affinité devint un empêchement ; les affinités spirituelles furent inventées ; les parrains & les marraines ne purent plus s’épouser, & le Pape devint ainsi l’arbitre du fort des Rois & des sujets ; & sous prétexte de mariages incestueux, il troubla cent fois l’ordre des Etats ; il excommunia les Souverains ; il déclara leurs enfans illégitimes ; il décida de l’ordre de la succession aux couronnes. Cependant, suivant la bible, il est indubitable que les enfans d’Adam dûrent épouser leurs soeurs. Les théologiens ont proscrit les mariages entre parens, pour une raison bien digne d’eux. Ces mariages, disent-ils, sont criminels, parce que, si à l’union, qui subsiste déjà entre parens, se joignoit encore la tendresse conjugale, il seroit à craindre que l’amour des époux ne fût trop grand.