Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/287

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Si ces titres hautains furent rejettés dans l’orient, le Pontife des Romains régna sans concurrent sur la plus grande partie du monde chrétien ; il fut un dieu sur terre ; par l’imbécillité des souverains, il devint l’arbitre de leurs destinées ; il fonda une théocratie, ou un gouvernement divin, dont il fut le chef, et les Rois furent ses lieute-.

    toujours contestée par les Patriaches d’Alexandrie, de Constantinople & de Jérusalem, est fondée sur une équivoque qui se trouve dans le nouveau testament. Le Pape se prétend successeur de S. Pierre, à qui Jésus dit Tu es Pierre, & sur cette pierre je fonderai mon Eglise. Mais les meilleurs critiques nient que S. Pierre ait jamais été à Rome. A l’égard de l’infaillibilité du Pape, quoique plusieurs Chrétiens aient assez de force d’esprit pour la nier, en recueillant les voix, on verra que c’est une vérité incontestable dans l’esprit des Espagnols, des Italiens, des Portugais, des Allemands, des Flammands, & même de la plûpart des François. Bellarmin assure que le Pape est en droit de faire des injusticies. Jure potest contra jusdeceruere.