Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/288

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nans. Il les détrôna, il souleva les peuples contre eux, quand ils eurent l’audace de lui résister : en un mot, ses armes spirituelles, pendant une longue suite de siécles, furent plus fortes que les temporelles ; il fut en possession de distribuer des couronnes ; il fut toujours obéi par les nations abruties ; il divisa les princes, afin de régner sur eux, et son empire dureroit encore aujourd’hui, si le progrès des lumieres, dont les souverains paroissent pourtant si ennemis, ne les avoit peu-à-peu affranchis, ou si ces souverains, inconséquens aux principes de leur religion, n’avoient pas plutôt écouté l’ambition, que leur devoir[1].

  1. C’est l’ambition, & le desir d’usurper les possessions des autres, qui donnerent aux Papes un si grand ascendant en Europe. Les souverains, au lieu de se réunir contre lui, comme ils auroient dû le faire, ne cherchoient qu’à l’attirer dans leur parti, & à tirer de lui des titres, pour s’emparer des biens qui excitoient leurs desirs.