Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/327

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pas de le regarder comme un mal nécessaire, et que l’on ne pourroit, sans danger, chercher à déraciner. L’homme, nous disent-ils, est superstitieux ; il lui faut des chimères ; il s’irrite, lorsqu’on veut les lui ôter. Mais je réponds, que l’homme n’est superstitieux, que parce que dès l’enfance tout contribue à le rendre tel ; il attend son bonheur de ses chimères, parce que son gouvernement trop souvent lui refuse des réalités ; il ne s’irritera jamais contre ses souverains, quand ils lui feront du bien ; ceux-ci seront alors plus forts que les prêtres et que son dieu.

En effet, c’est le souverain seul qui peut ramener les peuples à la raison ; il obtiendra leur confiance et leur amour, en leur faisant du bien ; il les détrompera peu-à-peu de leurs chimères, s’il en est lui-même détrompé ; il empêchera la superstition de nuire, en la méprisant, en ne se mêlant jamais de ses futiles querelles, en la di-