Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/83

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celle de l’homme; celui-ci n’a point le droit de blâmer. Il eſt aiſé de ſentir l’inſuffiſance de cette réponſe. En effet, les hommes, en attribuant la juſtice à leur dieu, ne peuvent avoir idée de cette vertu, qu’en ſuppoſant qu’elle reſſemble, par ſes effets, à la juſtice dans leurs ſemblables. Si Dieu n’eſt point juſte comme les hommes, nous ne ſavons plus comment il l’eſt, et nous lui attribuons une qualité dont nous n’avons aucune idée. Si l’on nous dit que Dieu ne doit rien à ſes créatures, on le ſuppoſe un tyran, qui n’a de régle que ſon caprice, qui ne peut, dès lors, être le modéle de notre juſtice, qui n’a plus de rapports avec nous, vû que tous les rapports doivent être réciproques. Si Dieu ne doit rien à ſes créatures, comment celles-ci peuvent-elles lui devoir quelque choſe ? Si, comme on nous le répète ſans ceſſe, les hommes ſont, relativement à Dieu, comme l’argille dans