Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/82

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de ſes adorateurs maître de la conduite qu’il doit tenir ; et par-là, ſa morale devient arbitraire. Eſt-il donc ſurprenant, après cela, que les chrétiens n’aient jamais juſqu’ici pu convenir entr’eux, s’il étoit plus conforme, aux yeux de leur dieu, de montrer de l’indulgence aux hommes, que de les exterminer pour des opinions ? En un mot, c’eſt un problême pour eux, de ſavoir s’il eſt plus expédient d’égorger et d’aſſaſſiner ceux qui ne penſent point comme eux, que de les laiſſer vivre en paix, et de leur montrer de l’humanité.

Les chrétiens ne manquent point de juſtifier leur dieu de la conduite étrange, et ſi ſouvent inique, que nous lui voyons tenir dans les livres ſacrés. Ce dieu, diſent-ils, maître abſolu des créatures, peut en diſpoſer à ſon gré, ſans qu’on puiſſe, pour cela, l’accuſer d’injuſtice, ni lui demander compte de ſes actions:ſa juſtice n’eſt point