Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/75

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pare dans le cerveau, & se distribue par les nerfs ; cela posé, la source de l’âme est le cœur où elle s’engendre ; & le lieu où elle exerce ses plus nobles fonctions est le cerveau, vu qu’elle y est plus épurée des parties grossières du sang. Voilà quelles sont les opinions diverses que l’on s’est faites sur l’âme. Cependant, pour les mieux développer, divisons-les en deux classes. Dans l’une seront les Philosophies qui l’ont cru corporelle  ; dans l’autre, ceux qui l’ont regardée comme incorporelle.

§. 3.

Pithagore & Platon ont avancé que l’âme était incorporelle, c’est-à-dire, un être capable de subsister sans l’aide du corps & qui peut se mouvoir de lui-même. Ils prétendent que toutes les âmes particulières des animaux sont des portions de l’âme universelle du monde, que ces portions sont incorporelles & immortelles, ou de la même nature qu’elle, comme l’on conçoit fort bien que cent petits feux sont de même nature qu’un grand feu d’où ils ont été pris.

§. 4.

Ces Philosophes ont cru que l’univers