Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/76

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étoit animé par une substance immatérielle, immortelle & invisible, qui fait tout, qui agit toujours, & qui est la cause de tout mouvement, & la source de toutes les âmes, qui en sont des émanations. Or, comme ces âmes sont très-pures & d’une nature infiniment supérieure au corps, elles ne s’unissent pas, disent-ils, immédiatement, mais par le moyen d’un corps subtil comme la flamme, ou cet air subtil & étendu que le vulgaire prend pour le Ciel. Ensuite, elles prennent un corps encore subtil, puis un autre un peu moins grossier, & toujours ainsi par degrés, jusqu’à ce qu’elles puissent s’unir aux corps sensibles des animaux où elles descendent comme dans des cachots ou des sépulcres. La mort du corps, selon eux, est la vie de l’âme, qui s’y trouvoit comme ensevelie, & où elle n’exerçoit que faiblement ses plus nobles fonctions  ; ainsi, par la mort du corps, l’âme sort de sa prison, se débarrasse de la matière, & se réunit à l’âme du monde dont elle étoit émanée.

Ainsi, suivant cette opinion, toutes les âmes des animaux sont de même nature, & la diversité de leurs fonctions ou facultés ne vient que de la différence des corps où elles entrent.