Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/189

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De Satnyon, dans Pedaſe la Ville,
Bien hault aſſiſe, opulente & Civile.
Puis Phylacus fut occis en fuyant
Par Leïtus. Eurypylus voyant
De tous les ſiens le vaillant portement,
Il eſbranſla ſon Dard ſubitement,
Et d’ung ſeul coup Melanthius toucha
Si rudement, que bas mort le coucha.
    Menelaus qui avoit bonne envie
De ſe monſtrer, priſt Adreſtus en vie,
Il ſ’en fuyoit : Mais de male adventure
Son Chariot & ſa belle Monture
À ung grand tronc de Tamarin, hurterent
Si lourdement, qu’en terre le jecterent.
Dont le Timon ſut ſoubdain eſclatté,
Et les Chevaulx ſentans la liberté,
Prindrent leurs cours vers la Cité de Troie,
Laiſſant leur Maiſtre eſtendu par la voye.
Menelaus donc ques qui le ſuyvoit,
S’arreſte court, auſſy toſt qu’il le voit
Ainſi tumbé, & deſſus luy ſe lance
Pour le tuer, avec ſa longue Lance :
Mais le Troien uſant d’ung parler doulx,
De luy ſ’approche, en baiſant ſes Genoux.
Filz d’Atreus, ie te ſupplie Accorde
À ce dolent Vie & Miſericorde.
Si tu le fais comme je le demande,
Tu recevras pour moy Rançon tres grande.
Mon Pere eſt riche, ayant en ſa maiſon
Or, Fer, Arain, & Ioyaulx à foiſon,
Qui ſeront tiens, & tout ce qu’il aura
Pour me R’avoir, quand au vray il ſcaura