Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/49

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Non ſans raiſon : Car en pareil malheur
Touſjours le pis ſurmonte le meilleur.
Il eſt beſoin, Ô ma mere honorable.
De te monſtrer plus douce & amiable
Envers mon pere, ainſi que tu l’entens :
Ou autrement tes rigoreux contendz,
Seront moyen que les dieux toy, & moy,
Nous trouverons un jour en grand eſmoy.
Il eſt puiſſant & ſe courroucera :
À pres des cieux tous nous dechaſſera,
Ainſi ſera le plaiſir des bancquetz,
Le paſſetemps les amoureux caquetz,
Et le deduict de la haulte maiſon
Extermine ſans aucune raiſon.
Pour eviter doncques ſi grand danger
Ie te ſuply, à ton vueil te renger,
Parlant tout doux, & lors tu ne faudras
D’avoir de luy tout ce que tu voudras.
Sur ce propos Vulcan print une taſſe
De Nectar pleine, & de bien bonne grace
La preſenta à ſa mere, & luy dict.
Endure mere, & ne fais contredict
D’obtemperer (bien que dueil te ſurmonte)
À Iuppiter afin que plus grand’honte
Ne t’en advienne en te voyant batue,
Dont ie ne puiſſe (encor’ que m’eſvertue)
À ta defence aucunement pourveoir,
Ne reſiſter à ſon divin pouvoir.
Ne ſcais tu pas, que pour te ſecourir,
Ie fus jadis en peril de mourir ?
Quand ſa fureur ſi tres fort l’agita,
Que par un pied hors du Ciel me jecta,