Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/102

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LA MAGICIENNE
À M Coypel le fils.
Coypel, digne héritier d’un Appelle nouveau,
Qui, recuëillant sa sublime industrie,
T’es fait donner ta part de son pinceau
En pur avancement d’hoirie ;
Si loin que son art soit allé,
Il doit craindre qu’un jour ton sçavoir ne l’égale.
Je l’en crois, entre nous, déja tout consolé ;
Et nature en ravit l’honneur à la morale.
À mes travaux ajoûte ici les tiens ;
Rends présent ce que je raconte.
Mes vers me semblent bons (chacun le croit des siens)
Mais du tableau l’impression plus prompte
Réunit en un seul moment
Ce que le vers ne dit que successivement.
Rassemble dans tes traits tout l’esprit de l’ouvrage ;
Peins même les discours dans l’air du personnage ;
Que ton pinceau moralise avant moi.
Tant mieux, si je suis presque inutile après toi.