Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/107

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LES DIEUX D’EGYPTE

Dans l’égypte jadis toute bête étoit dieu ;
Tant l’homme au contraire étoit bête !
Tel animal ailleurs, qui n’a ni feu ni lieu,
Avoit là son temple et sa fête.
On avoit fait un jour dans le temple du chat
D’un rat blanc et sans tache un pompeux sacrifice.
Le lendemain, c’est le tour du dieu rat :
Il faut, pour le rendre propice,
Qu’à ses autels un chat périsse.
Maître matou marchoit de festons couronné,
Et de prêtres environné.
Du dieu rat jusqu’aux cieux on portoit la loüange.
Strophe, antistrophe, épode, harmonieux ramas :
Petits faits et grands mots ; pindarique mélange.
Chacun prioit le dieu de menager sa grange.