Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/110

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Mais ne l’attaquez pas avec des bras d’Hercule ;
Vos efforts seroient superflus.
Servez-vous des traits de Momus ;
Il est défait s’il voit son ridicule.
Eh ! Ne le voit-il pas ? Ne l’a-t-on pas bien peint ?
L’avare ignore-t-il, si quelque sens l’éclaire,
Qu’en se privant de tout de peur de la misere,
Il se fait tout le mal qu’il craint ?
On s’en mocque ; il est insensible ;
Ce qui le fâche d’un brocard,
C’est qu’il n’en peut grossir sa chevance d’un liard.
Oh ! Je me rends ; la cure est impossible,
Le vice sans pudeur est trop incorrigible.
Auprès d’un immense trésor
Certain avare expira de misere ;
Et dans sa demeure derniere,
N’emporta qu’un denier qu’on lui plaignit encor.
Car telle est la gent héritiere ;
Vous lui laissez des monceaux d’or ;
Elle plaint au défunt le bucher ou la biere.
Notre ombre arrive au Stix dans le temps que Caron