Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/14

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S’ils sont de quelque fruit, que j’en loûrai les dieux !
Sous plus d’une riante image,
Les devoirs des rois sont tracez :
J’ose en dire beaucoup ; si ce n’en est assez,
Quelque jour ton exemple en dira davantage.
D’ailleurs, ne vas pas négliger
D’autres points que j’adresse à tous tant que nous sommes ;
Rien d’humain ne t’est étranger ;
Les grands rois se font des grands hommes.
Travaille donc à l’homme ; et quand il sera fait,
Le roi viendra bien aisément s’y joindre :
Faire l’homme est le grand objet ;
Et faire le roi c’est le moindre.
Quels hommes choisis vont t’aider
À consommer en toi cet important ouvrage !
Le vrai va t’être offert ; songe à le regarder,
Songe à l’aimer, et sur son témoignage
Fonde en ton cœur de solides vertus :
Car, lorsque des leçons aura disparu l’âge,
Peut-être que ce vrai ne se montrera plus.
Ce mot est effrayant. Qu’y faire ! C’est l’usage :
Tous les rois sont flattés. Prince, pour l’avenir
Contre les accidens songe à te bien munir.