Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/140

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Il ne faut à ce dieu qu’un instant, moins encor ;
Toute la somme est éclipsée.
L’œil de Guillot revient. Plus d’argent. Justes dieux !
Étoit-ce un songe ? Non. Je veille ; j’ai des yeux ;
Voilà le trou ; voilà la pierre renversée.
Il y voit en effet ces autres mots écrits :
Apollon te le donne, et Mercure l’a pris.
Ciel ! Mercure l’a pris ! ô disgrace mortelle !
Voilà bon Guillot à genoux.
Prenez pitié de moi ; Mercure calmez-vous,
Je vais vous immoler ma brebis la plus belle.
Il le dit ; il le fait ; et les larmes aux yeux,
Allume le bucher, y met la pauvre bête.
Mercure en rit du haut des cieux,
Et sans songer à signer sa requête,
S’écria, j’ai gagné. Qu’il nous connoissoit bien !
Intérêt obtient tout ; reconnoissance rien.