Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/142

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Bon ! Nous voilà contens, donnez, disent les chats.
Si vous êtes contens ; justice ne l’est pas,
Leur dit Bertrand ; race ignorante
Croyez-vous donc qu’on se contente
De passer comme vous les choses au gros sas ?
Et ce disant, monseigneur se tourmente
À manger toûjours l’excédent ;
Par équité toûjours donne son coup de dent ;
De scrupule en scrupule avançoit le fromage.
Nos plaideurs enfin las des frais,
Veulent le reste sans partage.
Tout beau, leur dit Bertrand ; soyez hors de procès ;
Mais le reste, messieurs, m’appartient comme épice.
À nous autres aussi nous nous devons justice.
Allez en paix ; et rendez grace aux dieux.
Le bailli n’eût pas jugé mieux.