Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/187

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Et que l’on parle aussi de nous.
Ce ne fut pas vaines menaces ;
Et sur les élephans les picqueurs fondent tous.
Il n’est peau si dure qui tienne ;
Le fût-elle encor plus, messieurs, vous en aurez,
Bourdonnent-ils ; vous apprendrez
À qui le destin veut que la gloire appartienne.
Soudain de leurs traits acérés
Ils blessent coup sur coup les yeux de nos colosses ;
Dans l’une ou l’autre oreille, ou dans la trompe entrés,
Ils les harcellent tant, que devenus féroces,
Les élephans désespérés
Retournent en arriere, en foule se renversent
Sur le parti qu’ils troublent, qu’ils dispersent.
Par l’effroi des vainqueurs les vaincus rassurés
Reviennent au combat ; la valeur tourne en rage ;
Ils frappent, percent tout, ce n’est plus qu’un carnage ;
Ils font litiere enfin d’ennemis massacrés.
Un florissant empire ainsi changea de face ;
Le roi fut dépouillé ; l’étranger eut sa place.
Sur cette révolution
L’histoire a debité maintes raisons subtiles.
Les vaincus étoient malhabiles ;
Ils ne firent pas bien leur disposition :
Le vainqueur prudent comme Ulisse