Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/206

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Qu’au bien de ses états un roi doit se donner.
Il perdit tout son temps à vaincre,
Et n’en eut pas pour gouverner.
Si Dieu sur votre front grava sa ressemblance,
C’est moins en égalant votre pouvoir au sien,
Qu’en vous faisant pour notre bien
Substituts de sa providence.
Veillez donc à ce bien qu’il veut vous confier ;
Mettez-là votre gloire et n’en cherchez point d’autre.
Craindre, aimer, obéïr, voilà notre métier ;
Et nous rendre heureux, c’est le vôtre.
Certain sophi, tenant Bellone à son service,
Conquerant de profession,
Bon homme pourtant et sans vice,
(exceptez-en l’ambition,
Si c’en est un) qu’on le demande
À messieurs les héros ; ils n’en conviendront point ;
C’est la marque d’une ame grande.
Point de bruit avec eux ; et passons leur ce point.
Le monarque persan de conquête en conquête
Voyoit tous ses voisins domptés ;
Vingt couronnes ceignoient sa tête,
Et sous ses loix couloient cent fleuves bien comptés.