Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/213

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Vous contredisant mille fois
Pour vous sauver d’approuver une.
Eh bien, n’approuvez pas ; qui veut vous y forcer ?
Pour moi, me remettant du tout à la fortune.
J’irai mon train sans m’en embarrasser.
J’avertis seulement d’avance,
Que je me propose en effet
D’instruire et d’amuser l’enfance ;
Mais sans oublier l’homme fait.
Je voudrois qu’en mes vers tout âge pût apprendre ;
J’imagine et j’écris pour tous.
Laissez à vos enfans ce qu’ils en pourront prendre ;
Et gardez le reste pour vous.
La mort fille du temps, et l’enfant de Paphos,
Jadis, comme aujourd’hui, voyageoient par le monde.
Tous deux l’arc à la main, le carquois sur le dos,
Ils faisoient ensemble leur ronde.
Jupiter vouloit que l’amour
Blessant les jeunes cœurs, mit des humains au jour ;
Et que la mort frappant la vieillesse imbécile,
Délivrât l’univers d’une charge inutile.
C’étoit là l’ordre ; et tout devoit aller
Selon ce plan que semble exiger l’âge.
Gloto, disoit l’amour,