Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/218

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Sur le Néron des bois tout le peuple courut.
Imaginez-vous le carnage ;
Il en coûta du sang ; mais le tiran mourut.

Alors, ce bœuf si débonnaire,
Qu’on avoit déposé sans qu’il en dit un mot :
Messieurs, dit-il, j’ai trouvé votre affaire ;
Cet élephant est votre vrai balot.
Il est bon comme moi, terrible comme l’autre ;
Vous serez ses enfans ; il vous défendra bien ;
Je lui donne ma voix, joignez-y tous la vôtre ;
Pour vous régir, que lui manque-t-il ? Rien,
S’écria tout le peuple. On le choisit : son regne
Répara les malheurs passés.
Rois, qu’on vous aime et qu’on vous craigne :
L’un sans l’autre n’est pas assez.