Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/245

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pas peut-être à mon but assez droit ;
Parfois un mot intrus d’un autre tient la place,
Et quelquefois le tour est vicieux ;
Tantôt trop de foiblesse, et tantôt trop d’audace ;
Même, où j’aurai bien fait, j’aurai manqué le mieux.
Mais quoi ! Ne sçai-tu pas quelle espéce est la nôtre ?
Chacun de ses talens a beau s’enorgueillir :
Dès qu’on est homme, il faut faillir,
Et je suis homme en cela plus qu’un autre.
Apollon et Minerve étoient bannis des cieux.
Pour quel sujet ? Cela n’importe ;
Passons-nous-en ; le souverain des dieux,
Quand tel est son plaisir, met les gens à la porte :
On obéït, faute de mieux.
Que faire, dirent-ils ? Sevrez de l’ambroisie
Il faut chez les mortels aller gagner sa vie.
Moi, dit le dieu, je sçais un bon métier.
J’ai bien aussi le mien, répondit la déesse.
Ils firent choix d’une ville de Gréce,
Et s’établirent là, chacun en son quartier.
Apollon se fit empirique ;
Guérissoit tous les maux du corps ;