Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/281

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Comme Vulcain y mit jadis les dieux.
À son maintien boufon, bonne humeur se déploye ;
Chacun de rire à qui mieux mieux.
Après l’aimable raillerie,
De libertés en libertés,
On poussa la plaisanterie
À d’offençantes vérités.
Comme au plus foible (c’est le stile)
Tous s’adressent au cerf. ô le compere agile !
Disoit-on. Quel héros, s’il ne craignoit le cor !
Il a les pieds legers d’Achille,
Et sçait fuir comme un autre hector.
Tout beau, reprit le cerf chaud de vin et de bile ;
Serois-je ici, messieurs, si je n’avois du cœur ?
Je l’avouerai pourtant, le bruit du cor me blesse :
Mais, comme vous sçavez, chacun à sa foiblesse ;
Demandez même au roi ; la flâme lui fait peur.
Le lion à ces mots demeure comme un terme ;
Et réprimant son couroux cette fois,
Il ouvre seulement la griffe, et la referme :
Clémence est le don des grands rois.
Pour un moment la joye interrompuë
Revient bien-tôt ; on boit sur nouveaux frais.
Dès que la crainte est disparuë,
Voilà tout de nouveau les satyriques traits.
Entre la poire et le fromage,