Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/77

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que son oyseau va lui dire merveille ;
Mais tout un mois, malgré ses leçons et ses soins,
L’oyseau ne lui frappe l’oreille
Que du son ennuyeux, je n’en pense pas moins.
Que maudite soit la pecore,
Dit le maître ; tu n’es qu’un sot ;
Et moi cent fois plus sot encore,
De t’avoir jugé sur un mot.
LE RENARD ET LE CHAT

Faire parler les animaux,
Ce ne fut pas tout l’art des mensonges d’Esope :
Dans ses contes il dévelope
Leurs apetits divers, leurs instincts inégaux.
Il faut à la nature être toujours fidele ;
Ne point faire du loup l’allié des brebis ;
Ne point vanter les chants de Philomele,
Après qu’elle a fait ses petits.
Comme d’un homme peint quand le portrait ressemble,
On dit que c’est lui-même à la parole près ;
Prenant de l’animal les véritables traits,
Faites dire au lecteur : c’est bien lui, ce me semble ;