Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/78

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Voilà mon drôle, le voilà ;
S’il ne parloit, je croirois le voir là.
La fable ne veut rien de forcé, de bizarre.
Par exemple, je me déclare
Pour le renard gascon qui renvoye aux goujats
Des raisins murs qu’il n’atteint pas :
Mais il n’a plus sa grace naturelle
Avec la tête sans cervelle.
Son mot est excellent. D’accord :
Mais un autre devoit le dire.
Là-dessus, dira-t-on, n’aurez vous jamais tort ?
Sans doute, je l’aurai ; mais alors ma satyre
Tombera sur moi ; j’y souscris.
Qu’on me l’applique sans scrupule.
Veux-je de toute faute exempter mes écrits ?
Je ne suis pas si ridicule.
Qui voudroit écrire à ce prix ?
Le renard et le chat faisant voyage ensemble,
Par maints discours moreaux abrégeoient le chemin.
Qu’il est beau d’être juste ! Ami, que vous en semble ?
Bien pensé, mon compere : et puis discours sans fin.
Sur leur morale saine éloge réciproque ;