Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/116

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où il repassait ses outils. Voyant Rosine ainsi parée, il détourna ses enfants, repoussa d’une main sa femme, saisit de l’autre main Rosine et la jeta rudement dans l’escalier.

— Va, fille perdue, lui dit-il, va-t’en porter ailleurs ta joie et tes fanfreluches ! tout cela jure avec notre misère. Tu savais pourtant bien que, dans notre famille, on n’a jamais vécu que de son travail. Que dirait mon grand-père, un volontaire de 1792, qui a rapporté une des premières croix d’honneur !

L’indignation de ce père, qui se croyait déshonoré dans sa fille, fut si terrible et si éloquente, que la mère, qui avait compris, n’osa dire un seul mot pour défendre Rosine. Tous les enfants se blottirent en silence dans un coin de la chambre.