Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/122

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deux vins et entre deux femmes, des suppliques à l’Empereur, aux ministres, à tout le monde, où il demandait une obole sans vergogne, en signant d’un nom qui jusque-là n’avait demandé que l’admiration.

— Voilà de quoi dîner, dit-il en jetant sur la table un petit livre où il venait d’inscrire trois nouveaux noms pour tirer à vue.

Quand sa supplique ne réussissait pas, il allait en personne piper de quoi vivre chez les enfants prodigues ou chez les courtisanes célèbres. Il donnait impérieusement l’ordre d’annoncer son nom glorieux, il se présentait avec fierté, dévoilait ses titres de noblesse et finissait par demander cent sous. On pensait à son trisaïeul, et on lui donnait quelquefois vingt francs. Il s’était adressé d’abord aux gens du monde, à ceux-là qui donnent en comptant et qui raisonnent en don-