Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/138

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ses bras et l’eût emportée avec une folle joie. Mais Rosine n’était plus là ; une mélancolie étrange saisit l’âme du jeune homme ; il lui sembla que sa plus chère vision se fût à jamais envolée.

Le lendemain, il revenait chez lui par la rue Saint-Jacques, tout à la pensée de Rosine, quand il vit, comme par miracle, la jeune fille sortant tout effarée de l’hôtel d’où elle était chassée comme une fille perdue.

Elle se détourna, ne voulant pas qu’il la reconnût.

— C’est vous ? dit-il en lui prenant la main.

— Non, ce n’est plus moi, dit-elle tristement.

Elle détacha sa main et voulut s’enfuir.

— Rosine, Rosine, que vous est-il arrivé ?

— Il m’est arrivé que je suis une fille perdue pour tout le monde, excepté pour moi.

— Excepté pour moi, dit aussi Edmond La Roche.