Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/159

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est vrai que les femmes ne vivent que du superflu. Rosine savait de quel prix il lui faudrait payer soupers, robes et bijoux ; elle s’enveloppait dans sa vertu et mourait de faim héroïquement.

Cependant cette manière de vivre ne pouvait pas durer bien longtemps.

Elle avait débuté dans un petit rôle de paysanne, elle avait étudié les ingénues de Molière ; mais on l’attendait pour la juger dans un rôle écrit pour elle dans une comédie de George Sand. La répétition de cette comédie subissait tous les jours un retard. Le directeur l’avertit un matin qu’enfin la pièce allait passer, et qu’il était temps de songer à ses costumes. Il ne lui fallait pas moins de trois robes. Rosine n’avait pas prévu ce contre-temps. Comment trouver six cents francs ? Le directeur lui offrit de lui payer d’avance un mois d’appointements ; mais