Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/160

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où trouver le surplus ? Rosine désespéra de jouer, faute de robes. Elle conta ses peines, le soir, au foyer. On se moqua beaucoup d’elle. Le lendemain, elle était sur le point d’écrire au directeur qu’elle ne se sentait pas le courage d’aller plus loin, quand une dame, qu’elle n’avait jamais vue, entra dans sa petite chambre, et, en manière d’avant-propos, répandit sur sa cheminée une poignée d’or.

Et comme Rosine ne comprenait pas :

— Ma chère enfant, je suis la bonne fée ; voilà ce qui tombe tous les jours de ma baguette ; je vais vous ouvrir le chemin de la terre promise.

Et, comme autrefois le serpent, cette femme déploya toute l’éloquence diabolique de la tentation.

Rosine se révolta d’abord ; mais elle avait tant lutté, mais elle avait tant souffert, mais la misère