Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/164

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recouvert de damas des Indes ; puis elle se leva et alla caresser d’une main égarée les rideaux et les portières. Elle aurait voulu étreindre dans un seul embrassement tout le luxe de M. de M***. Le souvenir de sa chambre de la rue des Lavandières, où elle avait eu froid et où elle avait eu faim, traversa son imagination.

— La misère, jamais ! s’écria-t-elle avec un accent étrange.

À cet instant, ses yeux s’arrêtèrent sur une petite jardinière de Tahan, un chef-d’œuvre en bois de rose, tout encadré d’or et d’argent, tout étoilé de pierres fines. Or, dans cette jardinière, il n’y avait que des violettes. Rosine sentit un coup au cœur. Elle passa la main sur les violettes ; toute chancelante, elle tomba agenouillée.

— Ô mon Dieu ! dit-elle émue jusqu’aux lar-