Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/169

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sonne. Le troisième jour, la fille de l’hôtelière la força de recevoir un médecin. Cet homme lui trouva une forte fièvre, mais ne put savoir d’où venait la fièvre.

— Monsieur le docteur, vous aurez beau faire, dit-elle au médecin, je suis perdue, car je n’ai plus le courage de la vie.

— Allons, mon enfant, c’est une bataille. Soyons braves jusqu’au bout.

— Oui, docteur, c’est une bataille et je vais à l’ennemi.

Et elle souriait de son charmant sourire attristé.

Il lui demanda son secret ; mais elle ne se voulut pas confesser. Il écrivit une ordonnance qui ne pouvait pas lui faire de mal, mais qui ne devait pas l’empêcher de souffrir.

Son mal, c’était l’amour ; sa fièvre, c’était la jalousie ; sa pâleur, c’était la faim.