Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/176

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Elle était si heureuse, qu’elle ne songea pas à s’offenser. Il lui semblait que son âme était passée dans celle de l’étudiant, et qu’elle n’avait plus d’autre vie que la sienne.

Mais, après cette ivresse d’un instant, elle se retrouva.

— Ah ! mon Dieu ! dit-elle en retirant ses mains et en éloignant sa tête du baiser du jeune homme, je croyais que nous nous aimions depuis un siècle !

— Qu’importe, si nous nous aimons pendant un siècle.

— Je ne vous crois pas, mais parlez-moi toujours ainsi. Songez qu’on ne m’a jamais aimée.

— Mais contez-moi donc toute cette histoire romanesque.

— Demain. Ce soir je n’ai que le temps de m’en aller.

— Vous passerez la nuit ici.