Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/190

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— C’est aujourd’hui ma fête, dit la grande coquette à Rosine. J’ai voulu voir des fleurs, car l’Odéon n’est pas le pays de la galanterie. Mais puisque je passe devant Notre-Dame, je vais prier un peu. C’est égal, si on nous rencontrait toutes les deux en si bonne compagnie, on ne nous prendrait pas pour des comédiennes.

— Je suis si peu comédienne ! dit Rosine.

— Taisez-vous ! les ingénues ne sont que trucs et trappes. On nous promet une comédie qui aura pour titre : les Roueries d’une ingénue.

— Eh bien ! je ne jouerai pas dans celle-là.

— Adieu, ma belle ! car je perdrais mon quart d’heure de dévotion. N’ayez pas l’air si triste. Viendrez-vous à la répétition ?

— Non, répondit Rosine en serrant la main de la grande coquette, je sais mon rôle.