Elle était charmante ainsi, dans tout le luxe de ses dix-sept ans.
Un grand étudiant blond qui l’avait vue sortir, comme une vision, d’une obscure allée, la suivit pas à pas, émerveillé de tant de grâce juvénile.
Une charrette de maraîcher arrêta Rosine au passage entre deux portes. Tout naturellement l’étudiant s’arrêta aussi. Elle le regarda et rougit.
— Mademoiselle (c’était la première fois qu’on appelait Rosine mademoiselle), vous allez vous perdre si vous ne me suivez pas.
Rosine ne répondit pas, mais elle ne songea pas à s’offenser.
— Mademoiselle, reprit l’étudiant avec un regard plus vif, qu’est-ce que prouve la vie ? La mort. Qu’est-ce que prouve la mort ? La vie. Qu’est-ce que prouvent la vie et la mort ? L’amour.