Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/28

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La charrette allait passer ; l’étudiant se rapprocha de Rosine et lui saisit la main.

— Monsieur, je n’ai pas assez d’esprit pour vous répondre.

— Mademoiselle, le premier trait d’esprit d’une femme, c’est sa figure ; le dernier, c’est son cœur.

— Monsieur…

La voix de Rosine expira sur ses lèvres.

— Encore un mot, mademoiselle. Voulez-vous être de moitié dans ma fortune d’étudiant ? Deux cents francs par mois, — c’était hier le 1er du mois, — une jolie chambre à un lit, la Closerie des lilas deux fois par semaine, un joli chapeau bleu de pervenche pour ombrager cette fraîche figure, une robe de soie bleue, un collier de perles du Rhin, des bottines à chausser Cendrillon. C’est peu ; mais, avec le cœur de Rodrigue, c’est tout. Si vous saviez comme on est heureux