Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/30

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Rentrée dans son cabinet, elle se mira vingt fois, tout en regrettant d’être sortie avec des cheveux en désordre.

— Si je l’avais suivi ! dit-elle en rougissant.

Elle chercha à se faire le tableau de la vie de l’étudiant ; elle y prit place, elle se vit avec une robe de soie, — une robe de soie bleue ! se disait-elle en tressaillant ; — un chapeau, — un chapeau à fleurs ! poursuivait-elle en encadrant sa fraîche figure dans ses mains, que le travail n’avait pas gâtées. Enfin, elle fit passer sous ses yeux tout l’attirail du luxe du pays latin. Elle se vit suspendue au bras de l’étudiant, rangeant et dérangeant dans la petite chambre de la rue de la Harpe ; le matin, ouvrant la fenêtre pour respirer le bonheur et pour arroser quelque pot de jacinthe ou de verveine ; le soir, travaillant devant un vrai feu à quelque fine manchette ou à quelque léger bonnet.