Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/29

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de vivre là-bas vers le Panthéon, rue de la Harpe, no 50 !

La charrette était partie ; Rosine, abasourdie de toutes ces paroles, qu’elle ne comprenait pas bien, finit par dégager sa main et par s’échapper.

L’étudiant vit bien qu’il s’était mépris ; cependant il ne voulut pas s’éloigner encore ; il suivit des yeux la jeune fille ; elle acheta des pommes et revint sur ses pas en mordant à belles dents. Il l’attendit de pied ferme, résolu de tenter encore la bonne fortune. Mais Rosine, craignant de le rencontrer une seconde fois, entra dans l’arrière-boutique d’une fruitière, d’où elle ne sortit que cinq minutes après, mais tout émue encore. Le jeune homme n’était plus là.

Loin de se fâcher contre les airs sans façon de l’étudiant, Rosine lui sut gré de lui avoir dit, avec tout l’accent de la vérité, qu’il la trouvait jolie.