Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/39

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malheur est venu ; un jour nous nous retrouverons.

Elle prit la main de sa fille et la conduisit sur l’escalier.

— Adieu ! lui dit-elle d’une voix étouffée.

Rosine comprit. Elle rentra pour s’habiller ; ce qui fut bientôt fait. Après quoi, elle embrassa ses petits frères et ses petites sœurs.

— Je prierai pour mon père, dit-elle.

Et, tout éperdue, elle descendit rapidement l’escalier, comme si elle eût obéi à une voix suprême.

— Où vais-je ? se dit-elle quand elle fut dans la rue.

Elle alla sur le quai de la Tournelle, voyant toujours sous ses yeux sa mère à moitié folle, qui voulait tour à tour la perdre et la sauver.

Le père de Rosine, fils et petit-fils de soldat,