Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/38

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Le matin, le tailleur de pierres partit pour son travail. Rosine sortit du cabinet d’un air abattu ; la pauvre mère vint à elle. À cet instant les enfants, à peine éveillés, appelèrent leur mère et leur sœur par leurs cris ; elle pensa avec angoisse aux tristes jours d’hiver qu’ils allaient traverser.

— Faudra-t-il donc, dit la mère en regardant Rosine, que, pour l’honneur de celle-ci, je laisse mourir tous les autres de faim ?

Mais elle aimait trop Rosine.

— Non, non, dit-elle en l’embrassant, je ne ferai jamais cela.

Et elle cacha ses larmes dans les cheveux de Rosine.

— Va-t’en, va-t’en, je te l’ordonne, c’est Dieu qui m’inspire ; tu es belle, tu as de l’esprit, Dieu te conduira par la main ; ne reste pas ici, où le