Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/46

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quons ! c’est du réveille-matin d’Argenteuil.

Rosine refusa de boire ; ce que voyant, la joueuse de harpe vida les deux verres.

— Est-ce qu’il y a une anguille sous roche ? Est-ce que ton amoureux te trahit ? Est-ce qu’on te coupe l’herbe sous la patte ?

Rosine se récria.

— Un amoureux ? vous ne savez pas ce que vous dites.

— Vois-tu, ma belle, le meilleur n’en vaut rien. Moi qui te parle, j’ai eu des amoureux de toutes les façons, à pied et en carrosse. J’ai cabotiné à l’Opéra du temps de Taglioni. J’ai changé plus de mille fois mon billet pour avoir toujours de la fausse monnaie. J’avais beau verser toutes mes larmes, c’était comme si je chantais !

Disant ces mots, la joueuse de harpe se mit à entonner : Adieu, mon beau navire !