Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/49

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teille de vin. Rosine refusa d’abord de manger ; mais il y avait si longtemps qu’elle n’avait été d’un pareil festin, qu’elle se laissa gagner, tout en s’indignant contre la faim.

— Maintenant, dit la joueuse de harpe en se levant pour partir, je vais faire un tour dans le voisinage ; attends-moi ici, ou monte là-haut : le cabaretier t’indiquera mon baldaquin.

— Je vous attendrai, dit Rosine, ne sachant pas encore ce qu’elle devait faire.

Elle demeura une demi-heure à réfléchir tristement devant la table encore servie. Tout d’un coup elle se leva et sortit du cabaret.

Elle reprit, avec un doux battement de cœur, le chemin de la maison paternelle. Mais, près de rentrer, le courage lui revint.

— Non, non, dit-elle, je remonterai là-haut quand je pourrai y porter de l’argent.