Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/57

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— Eh bien, j’attendrai, quoique avec une si jolie fille, on perde tout pour attendre. Mais si vous vouliez me donner celui que vous avez là ?

Disant ces mots, le jeune homme toucha doucement le corsage de Rosine. Elle leva les yeux d’un air offensé.

— Ah ! c’est vous ! s’écria-t-elle avec entraînement.

Elle devint plus rouge encore ; elle soupira et laissa tomber les violettes qu’elle avait à la main.

Elle venait de reconnaître l’étudiant de la rue de la Harpe.

— Hélas ! pensa-t-elle, il ne m’a pas reconnue, lui !

En effet, l’étudiant avait presque oublié cette jolie figure, qui l’avait arrêté et séduit dans la sombre rue des Lavandières.